Marie et Oly à l'hôpital de jour du Parc Montsouris !

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Interview : durant l’année scolaire 2022-2023, l’hôpital de jour du Parc Montsouris a accueilli comme stagiaire psychologue Marie, mal voyante, accompagnée par son chien guide Oly. Préparation de l’interview et entretien par Mariana, Marie-Gabrielle et Ilona.

« A la rentrée 2022 nous avons été saisis d’une demande stage de psychologie un peu particulière. En effet il s’agissait d’accueillir non pas une jeune psychologue en formation comme nous en avons l’habitude, mais une stagiaire et son chien ! En effet la personne demandeuse, en situation de handicap visuel, était accompagnée par un chien guide, et la présence auprès d’elle de l’animal était une condition sine qua non pour la réalisation de ce stage.
Ayant travaillé de nombreuses années avec un psychopédagogue non-voyant, nous n’avions aucune inquiétude sur l’accueil par les patients de la stagiaire, mais un chien dans un lieu de soins ??? N’allait-il pas semer un certain désordre, contrevenir à toutes les règles d’hygiène préconisées par nos hautes autorités, aboyer au milieu des entretiens de famille ?
Marie nous affirma qu’il n’en était rien, que sa chienne Oly était dressée pour rester calme en toutes situations, que son effet sur les enfants et adolescents avait été des plus bénéfiques dans son précédent lieu de stage.
Nous nous sommes laissés convaincre, et n’avons pas été déçus.
Ce fut une expérience très riche pour tous, grâce aux qualités exceptionnelles des protagonistes, comme vous pourrez le découvrir en lisant cette interview parue dans le Journal des bonnes idées du CEREP »

Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a conduit à vouloir devenir psychologue ?

Je suis allée dans une école spécialisée au collège pour anticiper mes études et apprendre à lire le braille car on savait que j’allais perdre la vue. Ensuite, pour le lycée, j’ai été en inclusion.

En classe de 3e, je voulais déjà être psychologue. J’ai toujours été à l’écoute des autres. Moi-même, je suis allée voir un psychologue à cette époque, pour faire une thérapie. C’est ce qui m’a donné envie à mon tour de faire ce métier : être psychologue pour enfants ou adolescents. Avec pour projet de mettre en place des médiations avec des animaux.

Je ne pouvais pas aller en seconde générale car j’étais dyslexique. A l’époque, ce n'était pas bien compris. J’ai donc fait un lycée pro gestion-administration. Ça ne me plaisait pas du tout. Mais j’avais décidé d’aller à la fac pour faire psycho. Je me suis secoué le cocotier : dans ce lycée pro, j’ai tout fait pour avoir les meilleures notes. Une fois que j’ai eu mon bac, je suis allée à la fac de psycho. J’étais contente, même si j’ai eu des moments de doute, comme tout le monde, quand on choisit un métier et qu’on est jeune.

Avez-vous rencontré des difficultés durant vos études de psychologue ?

Oh oui, beaucoup !

Déjà j’ai fait ma première année de licence dans une université qui s’appelle Paris-Descartes (pour être psychologue, il faut faire 3 années de licence, puis un an en master 1 et un an en master 2, minimum). Il n’y avait aucune adaptation au niveau du handicap. On ne m’a pas du tout aidée. C’était une catastrophe. Et je n’avais pas encore Oly. Je devais me débrouiller seule pour tout.

Et en fait, en deuxième année, j’ai compris que je ne pouvais pas continuer dans ces conditions, c’était beaucoup trop dur pour moi psychiquement.

J’ai donc envoyé une candidature libre à l’université de Paris 7. J’ai fait ce choix car cette faculté a un pôle handicap réputé pour être bienveillant et à l’écoute. N’ayant pas de réponse, j’ai fait une lettre à la présidente de la faculté en expliquant ma situation. C’était un peu culotté de ma part. Finalement, j’ai été prise. Pour mes deuxièmes et troisièmes années, mes études se sont bien passées car j’étais mieux accompagnée : j’avais des sujets adaptés, un tiers temps pour passer les examens.

Mais même avec ces aménagements, il faut s’accrocher, car on a parfois de la discrimination de la part des professeurs, ou de certains autres étudiants. Et oui, même en psycho, cela arrive ! J’avais tellement travaillé jusque-là que je n’allais certainement pas lâcher au dernier moment.

De la discrimination ?

Une de mes enseignantes refusait d’adapter ses devoirs pour que je puisse passer mes partiels sur ordinateur. Quand j’allais la voir en début de cours pour lui parler, elle s’en allait. Comme si elle pensait que je ne m’en rendais pas compte ! J’en ai parlé au pôle handicap de l’université, qui n’est pas intervenu auprès de cette professeure.

Je me souviens une fois avoir sorti mon ordinateur pour passer mon examen. Et là, cette enseignante s’adresse à moi en me disant : « Mais vous faites quoi là ? Soit vous êtes capable d’écrire avec un stylo, soit vous sortez ». Je suis sortie car je ne pouvais pas écrire.

Au lieu de lui faire un mot pour lui dire qu’on ne se comportait pas comme ça, le pôle handicap a pris le parti de me changer de prof. Le nouvel enseignant était très gentil, certes, mais les travaux dirigés avaient lieu à 20h30. J’étais épuisée.

C’est un peu discriminatoire quand même. Cela arrivait aussi qu’on me fasse des réflexions sur le fait que je ne pouvais pas avoir de vie personnelle, que j’étais un poids pour les autres, des choses comme ça. J’ai pris le parti d’ignorer ces réflexions.

Je crois que ce qui fait le plus peur dans le handicap, ce n’est pas moi, mais le reflet de ce que cela renvoie à l’autre. La vision est un sens hyper important. Je pense que chez certains, imaginer perdre la vue est effrayant. C’est plutôt une méconnaissance de la maladie et du handicap et une peur reliée à soi-même qu’autre chose.

Il n’empêche que, quand cela vous arrive, ces remarques font de la peine. Et on a le droit d’être triste. L’important est d’être entourée, de pouvoir dire notre peine et de l’évacuer.

Vous savez ce qu’on m’a fait l’autre jour ? On m’a dit : « Ouh ouh, je suis là ! » Je regardais mon interlocuteur en tournant la tête. Mais je ne peux plus contrôler mes yeux. Comme je tourne la tête vers la personne, on se doute bien que j’écoute ! Ce n’est pas parce que mes yeux partent dans tous les sens que je ne suis pas attentive à la conversation.

Ilona : J’ai moi aussi un problème à l’œil gauche où je perds progressivement la vue. Je comprends le harcèlement dont vous parlez. J’ai vécu ça en primaire.  Mon œil ne reste pas fixé comme l’autre.

C’est difficile à comprendre pour les autres. Pour les gens, ce handicap n’est pas quelque chose de connu. Peut-être qu’il faudrait un peu plus sensibiliser les enfants à ça, à l’école par exemple. Pour les gens qui s’intéressent vraiment à toi, tu peux prendre le temps de leur expliquer. Et ça sera ces personnes-là qui seront les plus intéressantes. Ceux qui vont se moquer, te harceler, dis-toi qu’ils ont certainement peur de ce qui pourrait leur arriver. Dans ce genre de situation, ce n’est pas toi le problème. Ce n’est pas réellement de nous qu’ils ont peur, mais plutôt de ce qu’il pourrait leur arriver. La maladie fait peur.

Vous ne voyez pas du tout ?

Alors si, je vois un tout petit peu la luminosité. Et ça fait comme des grosses masses parfois. Par exemple, les chaises, je ne les vois pas car elles sont petites et basses. Mais d’autres choses plus hautes, si elles sont au bon endroit dans mon champ de vision, il peut m’arriver de percevoir qu’il y a quelque chose devant moi. Je perçois bien la lumière. Cela me permet au niveau spatial de me repérer. Là, dans le Cerep, je me repère car quand je marche et qu’il y a du jour, je sais que ce sont les passages des portes.

Comment avez-vous perdu la vue ?

C’est une maladie génétique. On ne peut pas vraiment le prévoir. Pour te donner un exemple, ma mère, à mon âge, voyait bien mieux. Elle a perdu la vue à l’âge de 48 ans. Moi ça s’est passé à mes 20 ans. Cette perte de vue est progressive. C’est pour cela que j’ai appris le braille au collège : on savait que cela allait arriver.

Comment avez-vous fait pour avoir un chien guide ?

Il faut faire une demande à l’école des chiens guides de Paris. C’est tout un dossier compliqué à monter ! Tu dois consulter ton ophtalmo qui te fait passer des tests visuels pour être sûr que tu ne vois pas bien. Ensuite on passe un examen de locomotion avec un professionnel qui évalue si on est autonome avec une canne et capable, sans chien, de se débrouiller pour se déplacer en ville. Il faut que tu puisses être capable de mettre ton chien en sécurité s’il y a un problème. Après, tu vois un psychologue qui évalue si tu es prêt à accueillir un chien.

Les chiens guides sont rares. C’est très difficile de les dresser. Un chien comme Oly, de sa naissance jusqu’au jour où on me la remet, cela prend deux ans. Sa formation coûte 25 000 euros et comprend l’achat du chien, sa formation, ses frais vétérinaires. Cette somme est payée par les dons que font les gens à l’association. Parfois, des éleveurs donnent les chiens. Ensuite, quand on te remet un chien, il faut payer sa nourriture, ses frais vétérinaires, le sortir souvent. Avoir un chien ce n’est quand même pas rien.

Après constitution du dossier, il faut attendre. Moi, j’ai attendu 4 ans avant d’avoir Oly.

Durant ces 4 ans d’attente, l’association nous fait essayer des chiens. Tous les chiens n’ont pas la même manière de marcher. Il faut trouver celle qui nous correspond. J’ai essayé un chien qui léchait le visage. Je déteste ça. Il était parfait, il me guidait bien. Mais je ne supporte pas les chiens qui lèchent le visage. Je trouve ça très intrusif. Le chien montait également sur les genoux.

Et pour un autre chien, j’avais du mal avec sa manière de marcher. Il avait une démarche trop aérienne, pas assez ancrée dans le sol. Je ne ressentais pas ses mouvements.  Cela ne me rassurait pas du tout pour le guidage.

Ensuite, il y a eu Oly.

Oly vous appartient alors ?

Non. L’association des chiens guides a le droit de propriété durant toute la vie du chien. Admettons que je la maltraite. Il faut que l’association puisse la récupérer. Cela peut se comprendre, vu le coût de la formation. Le maître ne peut pas faire n’importe quoi.

Comment se passe la retraite du chien ?

L’âge de la retraite chez un chien guide est à 10 ans. A partir de 8 ans, le chien est considéré comme sénior. On lui fait des contrôles, pour voir comment il se sent. Si tout va bien, il continue son travail de chien guide jusqu’à l’âge de 10 ans.

Dès lors, il y a deux possibilités : soit je ne peux pas le garder (si ma maison est trop petite ou bien si le chien ne supporte pas de me voir partir au travail avec un autre chien). Dans ce cas, les chiens sont placés dans une famille d’accueil (ce sont souvent des personnes âgées ou des couples qui sont à la campagne avec un jardin). Les chiens vivent une retraite où c’est la fiesta boum boum. On peut aller voir le chien sur place, et prendre de ses nouvelles.

Soit on prend le parti de garder son chien ou de la confier à quelqu’un de notre famille.

En ce qui concerne Oly, je souhaite la garder. Je pense qu’elle supportera l’idée de me voir partir avec un autre chien. Elle n’est pas trop jalouse. J’ai la chance de vivre à la campagne. Elle aura d’autres activités et oubliera vite mon départ de la maison. Les maîtres de chiens guides parisiens n’ont pas toujours cette chance.

Quelle est la race d’Oly et quel est son âge ?

Oly a 5 ans ; elle est née le 2 mars. Elle est Labrador croisée Golden Retriever.

Quelle est l’éducation spécifique du chien guide ?

Ses 6 premiers mois, c’est plutôt cool, c’est une éducation de chiot, dans une famille d’accueil.

Ensuite, dès 6 mois, il va partout : les transports en commun, les restaurants, etc. Au bout d’un an, l’école des chiens guides les récupère, et là, ils apprennent leur métier. Cela dépend des chiens : leur formation dure entre 6 mois et un an. Il y a des chiens qui s’éduquent très vite.

Le chien apprend à trouver les escaliers, les passages piétons (on leur enseigne pour ça le mot « lignes »), les escalators, les ascenseurs. Oly a appris à reconnaître les sièges quand je veux m’assoir. Je lui ai appris à repérer les guichets du métro pour composter les tickets. Un chien peut apprendre toute sa vie, même si les bases sont intégrées entre l’âge de 6 mois et 1 an.

Suite à cet apprentissage, le chien passe un diplôme. Il a une journée d’épreuves. Il doit être capable de nous faire traverser une rue. Quand je dis à Oly « cherche les lignes », elle doit être capable de m’emmener au passage clouté. Elle connait tellement de mots ! Si le chien obtient le diplôme de chien guide, on lui cherche un maître qui pourrait lui correspondre en fonction de son caractère.

Vous nous aviez dit qu’Oly a des problèmes de séparation. Comment gérez-vous cela ?

C’est dur. Par exemple, quand je pars de la maison, et qu’Oly reste seule, je dois l’ignorer et faire comme si c’était normal. Je ne lui dis pas au revoir. Je m’en vais. Chose qui est très dure à faire, car elle est devant la porte et elle me regarde. J’ai un peu de mal. Je dirais que pour Oly, c’est par période qu’elle a ces troubles.

Et je vous avouerais que ces derniers temps - je ne vais rentrer dans les détails -j’ai eu quelques soucis dans ma vie personnelle qui font que maintenant c’est moi qui ai du mal à me séparer d’elle. Vous voyez, ça ne nous aide pas du tout dans l’affaire ! Mais bon, j’essaie de tenir : quand je la laisse dans une pièce, je me dépêche de sortir pour la laisser.

Est-ce que Oly a des problèmes de « cleptomanie » avec la nourriture ?

Oui ! Elle adore les baguettes de pain qu’on vient tout juste d’acheter. Et la quiche au saumon. Elle est capable, sans surveillance, de monter sur la table et de manger la nourriture qui s’y trouve. Elle sait aussi ouvrir les sacs à dos et adore voler le goûter les enfants !

Avant de connaître Oly, nous pensions qu’il ne fallait pas caresser un chien guide. Est-ce le cas ?

Oui, tout à fait. Vous n’avez pas le droit de caresser un chien guide.

Pour vous, au Cerep, je fais une grosse exception. En fait, dans la rue, c’est interdit de caresser un chien guide ou de l’appeler. Si vous l’appelez, le chien se déconcentre et ne guide plus son maître. Pour nous, ensuite, c’est hyper dur de recentrer le chien.

Au début de mon stage, j’ai pris la décision d’accepter de gérer le fait qu’Oly fasse un peu plus de bêtises, mais qu’elle puisse tout de même vous faire des câlins. Parce que je sais que cela fait aussi partie de mon travail et que ça vous fait plaisir. J’ai donc accepté que vous la caressiez.

Dans la rue, ce qui est le mieux, si vous avez envie d’en toucher un : allez voir le maître du chien guide et demandez-lui s’il accepte que vous caressiez son chien. Comme ça, le maître s’arrête, le chien s’assoit auprès de lui. Le chien ne tire donc pas sur sa laisse. Si le maître est d’accord, faites une petite caresse et repartez. Comme ça, il n’y a pas de problèmes. C’est le maître qui accepte ou non. Le chien ne s’est pas déconcentré de son travail, puisque c’est son maître qui lui a donné l’ordre de s’arrêter.

Dans le cadre de l’institution, le fait de pouvoir caresser Oly est exceptionnel. Sachez que dans la rue, c’est non. A l’adolescence, les parents vous mettent des règles qui peuvent vous saouler. Mais il y a une raison à cela. C’est un peu la même chose avec Oly : certaines règles sont indispensables à respecter pour maintenir son équilibre.

Ça vous est déjà arrivé dans la rue que quelqu’un l’appelle ?

Ha mais oui ! Très souvent, les gens le font. Et dans ce cas, Oly part en courant. Je leur dis que ce n’est vraiment pas très cool de faire ça. C’est dangereux pour moi.

Une fois, on l’a appelée de l’autre côté de la rue. Elle a traversé. Je ne peux pas en vouloir à Oly car elle reste un animal. Elle n’a pas toujours conscience du danger qu’elle me fait courir, d’autant plus que lors de sa formation, on l’a désensibilisée à la peur des voitures et des vélos.

Y a-t-il des endroits habituellement interdits aux chiens et dans lesquels Oly est autorisée d’aller ?

Oui : les hôpitaux, les avions. Oly ne monte pas en soute mais avec moi. En fait elle a le droit d’aller partout où je vais. Il y a juste à l’hôpital, quand je dois faire des soins comme des prises de sang, où elle ne rentre pas dans les endroits où l’hygiène est très stricte. Il faut le reconnaître : elle perd ses poils.

Vous a-t-on malgré tout refusé l’accès à certains endroits ?

Oui. Très souvent. Je fais appel à une compagnie de taxis dont tous les chauffeurs sont au fait de la loi sur l’acceptation des chiens guides dans leur véhicule. Cela m’est déjà arrivé qu’on me dise : « Mais vous ne m’avez pas prévenu que vous avez un chien ». Si un chauffeur de taxi refuse Oly, il encoure jusqu’à 550 euros d’amende. Cela arrive aussi que dans des restaurants on me refuse d’entrer. On m’a aussi défendu l’accès à des magasins.

J’ai dans mon sac à main le texte de loi sur l’obligation d’accepter les chiens guides. Il m’arrive parfois de le montrer. Souvent, les gens sont désolés et me disent qu’ils ne sont pas au courant de cette loi. Certaines personnes comprennent, d’autres restent butées et ne veulent rien entendre. On m’a déjà refusé l’accès à un hôtel, puis on m’a demandé un supplément de 20 euros pour Oly. Taxis et hôtels n’ont pas le droit de demander un supplément pour un chien guide.

 

Le contact d’Oly est apaisant. Tenez-vous compte de cet aspect dans votre métier de psychologue ?

Tout à fait ! C’est d’ailleurs pour ça que j’accepte que vous la câliniez. Je sais à quel point ça vous fait du bien et ça vous apaise. Même pour moi, cela me permet de travailler mieux avec les jeunes. Je prends en compte et mesure l’effet qu’Oly a sur vous.

Comment pourriez-vous décrire le caractère l’Oly ?

Alors : têtue ! Je vous explique : quand elle n’a pas son harnais et qu’elle est chien lambda, si elle fait une grosse bêtise, elle vient vers moi et se met sur le dos d’un air de dire « Pardon, arrête de me gronder ». Elle a l’espoir que j’arrête de la gronder pour, ni vu ni connu, qu’elle puisse recommencer sa bêtise. Et vous savez, même en guidage, quand je lui demande d’aller à droite, si Oly décide d’aller à gauche, elle insiste.

Sinon, elle est douce, gentille, bienveillante. Elle est très intelligente. Et voleuse ! Quand elle dort, elle rêve beaucoup ! Mais son trait de caractère principal est la gentillesse et la douceur. La patience aussi. Elle est d’une grande résilience également.

Souvent, on a tendance à faire de l’anthropomorphisme avec Oly (ndlr : l’anthropomorphisme est la tendance à attribuer aux animaux des réactions humaines). Il ne faut pas trop l’humaniser. On me répond parfois que je suis dure. Ce n’est pas du tout le cas : j’aime Oly autant qu’un humain. Et c’est un animal avec ses instincts.

De ne pas trop l’humaniser me permet de respecter qui Oly est réellement. Elle a besoin de son espace, comme moi j’ai besoin du mien. Son éducateur me prévient que parfois, elle se moque de moi, qu’elle sait que je ne vais pas la gronder parce que je l’aime. Et peut en profiter parfois. Je sais qu’elle m’aime aussi. Oly est un animal dont je respecte la nature profonde.

Voudriez-vous ajouter quelque chose pour terminer cet interview ?

Oui : j’ai été ravie de faire mon stage au Cerep. Merci. Je l’ai dit en assemblée générale : ça a été une superbe expérience pour moi. Je pense qu’Oly a également été heureuse de venir ici.

Pour aller plus loin dans la connaissance des chiens guides de Paris, consultez le site internet www.chiensguidesparis.fr

Le 19 septembre 2023